L Enfant Et La Rivière

L Enfant Et La Rivière – Grand classique de la littérature scolaire, “Le garçon et la rivière” d’Henry Bosco a donné le goût de l’aventure à des millions de jeunes lecteurs. Au cœur de ce roman pédagogique se trouve une rivière provençale sauvage aux eaux poissonneuses et oniriques.

Dans une adaptation récente et très réussie en bande dessinée, le dessinateur Xavier Caste recrée, à travers d’excellentes encres, cette immersion totale dans l’eau que constitue l’intégralité du poème “Le Garçon et la Rivière”. — © Xavier Coste / Éditions Sarbacané

L Enfant Et La Rivière

Cet été, “Le Temps” descend des rivières infranchissables en racontant des romans avec une rivière tumultueuse au milieu. Métaphores de la vie et du passage du temps, ce fleuve porte le vent entre histoire et géographie, rêve et mémoire.

L’enfant Et La Rivière», Les Eaux Merveilleuses Du Pays De L’enfance

C’est un livre un peu oublié trouvé sur les étagères en formica d’une vieille chambre d’adolescent ou sur les étagères en contreplaqué d’une bibliothèque de campagne. Il est publié en 1945 et réédité dans les collections juniors de Gallimard à partir de 1972, contribuant à son grand succès populaire.

Ce court roman – 160 pages – raconte les aventures de Pascale, une habitante d’une ferme provençale, qui vit avec ses parents et sa tante Martine. Pendant la nuit, le jeune homme fasciné entend parler d’une rivière dangereuse qui coule près d’ici, juste derrière les prés. Si son nom ne figure pas dans le roman, Bosco évoque en réalité son enfance. Il avait 3 ans lorsque sa famille est arrivée et s’est installée sur ses rives. Il dit qu’il écrira son premier brouillon à l’âge de 7 ans.

Pour Pascal, ce fleuve interdit deviendra l’aimant de tous les désirs, le but de tous les rêves. Bosco insiste sur le fait que “mais il y avait une rivière qui coulait au-delà”. Comme prévu, le garçon ne résiste pas longtemps à l’appel : son vol en bateau dure dix jours.

Pour mesurer l’histoire, il ne faut pas penser à Dorrance comme un flot de parfum. Né à 2 500 mètres d’altitude près de Briançon, ce capricieux aqueduc irrigue toute la Provence et serpente entre le Luberon et les Alpilles. Hannibal et ses éléphants, Charlemagne et ses soldats, Napoléon revenant de l’île d’Elbe, ont pris leur vallée. Pendant des millions d’années, la Durance était un fleuve puissant qui se jetait dans la mer Méditerranée dans la plaine de la Crau. Vers 18 000 av. C., les mouvements tectoniques ont changé son lit et l’ont forcé à “s’immerger” dans le Rhône à Avignon – Nguerre en Provence – dans le Rhône à Avignon, le dégradant d’un fleuve à un simple affluent. Cruelle humiliation de la géologie !

Portrait De Famille Pleine Hauteur Avec Un Enfant Et Un Chien En Hiver Tenue Décontractée Posant à L’extérieur Près De La Rivière Avec Des Oiseaux De Canard, Des Activités De Week End Et

Pour l’écrivain Jean Gionot, frère contemporain de Bosco, son identité de rivière est indéniable : « Quand tu vois cette eau rugueuse, musclée, sautillante, laisse-la couler où elle veut, c’est une rivière ! Durance écrit, “crie, hurle, gémit et chante”. La tradition locale en fait l’un des Trois Fléaux de Provence, avec le Mistral et l’impopulaire Assemblée d’Aix-en-Provence (où la taxe a été votée). Au fil des années, l’homme tentera d’apprivoiser ses crues légendaires. L’ouverture du barrage de Serre-Ponçon en 1960 marque le début de sa domestication.

Pascal, dans sa barque, explore une Dorrance sauvage, entre eaux agitées et eaux calmes. Il commence par rencontrer Gatzo, un jeune gitan qui le sauve d’une tribu gitane. Avec lui il apprend l’art de la pêche, hameçon, nasse, trémail. Avec le chant des oiseaux, le souffle du vent dans les saules.

Dans une récente adaptation en bande dessinée très réussie, le dessinateur Xavier Caste recrée à travers de sublimes encres cette immersion totale dans l’eau qui constitue tout le poème du garçon et de la rivière. © Xavier Coste / Éditions Sarbacane

Dans une récente adaptation en bande dessinée à succès, le dessinateur Xavier Caste recrée parfaitement, grâce à d’excellentes encres, l’immersion totale de deux jeunes hommes qui créent toute la magie du roman.

Petit Garçon Mignon Jouant Dans L’eau De La Rivière. Portrait De L’enfant De Garçon S’amusant Et La Joie Sur Une Rivière De Forêt. Photo Stock

Le jeune Pascal explore une Dorrance sauvage entre eaux agitées et eaux calmes. Immersion totale © Xavier Coste / Ediciones Sarbacane

Bosco écrit : « Les rainettes coassent dans toute la tribu, parfois sauvagement. Plus tard, non loin de nous, une tribu de crapauds gentils a chanté. Je les ai aimés. Partout, plantes et eau, bancs et arbres, la nuit, s’animaient d’une vie chaotique et mystérieuse. Un canard ronronnait parmi les roseaux. Un hibou miaula sur l’épinette noire. Un blaireau féroce qui s’est frayé un chemin à travers un buisson. Une belette se glissant d’une branche à l’autre, secouant imperceptiblement deux ou trois feuilles. Au loin, un renard rôdant hurlait. Le fleuve est devenu le monde et relie l’enfant, le fleuve et l’univers. Le retour vers la côte civilisée et ses cheminées marque la fin de l’aventure. Après le passage du temps, Pascal retrouve enfin son ami Gatzo, qui devient un frère.

Tout le poème de cette histoire écologique est dans cet équilibre entre le pouvoir interdit et cette recherche du paradis perdu de l’enfant, que Bosco va chercher tout au long de sa vie dans ses œuvres à travers le pouvoir de l’écriture et du rêve. Philosophe Gaston Bachelard, auteur

Au sommet de son panthéon personnel, « le plus grand rêveur de notre temps » : « De nombreuses pages d’Henri nous aident à réimaginer notre passé ! Bosco poursuit : « L’enfance, rien que ma patrie. au milieu desquelles courent les Dunes.

L’enfant Et La Rivière

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Xavier Cast a un talent rare : inventer les couleurs du ciel. On apprécie son trait dans la première bande dessinée consacrée à Egon Schiele (voir article ici) puis à Rambo, un trait rehaussé de pages monochromes. Avec “Le garçon et la rivière”, bien plus tard, le dessinateur revient avec une nouvelle palette dans laquelle les couleurs vives explosent, quand la voûte du ciel se brise en mille morceaux de verre lors d’un orage, ou quand un petit quartier de lune, humain chiffres est divisé en deux parties. Les couleurs représentent un changement total de registre pour le dessinateur normand, qui abandonne les biographies pour capter un texte écrit en images : un roman d’Henri Bosco, le garçon et la rivière.

Les Ediciones Sarbacane poursuivent avec cette bande dessinée une ligne éditoriale qui leur a si bien marché, qui est de laisser les textes existants, approuvés (ou non), entre les mains des dessinateurs. Serena a spécifiquement soutenu ces initiatives, dit Pereira. Avec chaque livre, les pièges typiques des adaptations littéraires sont évités et les bandes dessinées présentées offrent une vision plus large de l’œuvre originale. Le texte d’Henri Bosco peut sembler vieilli, dans une vision rétrograde de la nature, une sorte de “retour à l’essentiel” hallucinant partagé avec son voisin Jean Gionot. Cependant, contrairement à l’auteur de Manusque, Bosco transforme cette nature vierge et rude en un monde magique et onirique où nuages ​​et maisons ont une vie propre, animées par une sorte de magie. Ce mystère, ces forces sauvages rivalisant pour l’imagination des hommes, est bien traduit par la peinture de Xavier Caste, quand lui, en compagnie de Pascal, un adolescent captivé par une rivière, se trouve près de la maison de son père et que sa mère voyage pour la Provence. En rêve ou en réalité, l’adolescent veut suivre Bargabot, un braconnier qui peut lui donner accès à une rivière et une île voisines. Lorsque les parents de Pascal s’absentent pour quelques jours, la tentation devient trop grande et le jeune homme se lance dans une aventure qui l’amène à découvrir un mystérieux camp de gitans, un nouveau compagnon, Gatzo, qui le libère de ses geôliers, une marionnette. Theatre Hyacinth est une fille qui monte son âne rose la nuit. Le garçon, comme la chèvre de M. Segin, préfère sa liberté et son insécurité à son monde fermé et sécurisé.

Dans ce récit, à la fois fable et récit des origines, Xavier Cast transforme les mots de Bosco en images inoubliables pour traduire la dimension environnementale du texte en avance sur son temps. La nature, véritable sujet de la bande dessinée, est mise en scène dans de magnifiques tableaux, parfois à pleine page, où le trait ne sert qu’à bousculer les choses. Ce sont ces couleurs qui façonnent la lumière éblouissante du jour ou dessinent le feuillage des arbres dans la pâleur de la nuit. La couleur rouge illumine l’église Notre-Dame des Flûtes et nimbe l’apparition de la jacinthe. Le blanc est associé à des nuages ​​vifs remplis des rêves de Pascal. Le violet et le bleu font de la nuit un pays de rêve et d’imagination. Seuls les hommes, aux visages et visages émaciés, semblent ancrés dans la réalité avec une netteté de trait.

Bd L’enfant Et La Riviere: Le Roman D’henri Bosco En Image

Avec cette BD, Xavier Cast parvient à colorer les mots et à nous transformer en peinture

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